Moi c’est Aurore, tu vois je suis là devant toi comme si me dévoiler, poser devant un objectif faisait partie de mon quotidien.

Je dois te dire en toute transparence que je ne suis pas très à l’aise mais je me suis dit que c’était l’occasion de surmonter mes peurs.

Un environnement bienveillant vous aide à avancer, je ne pensais pas pouvoir être aussi belle.  

Oui avancer dans la sérénité, pas facile quand votre vie vous échappe, votre corps aussi, que vous avez l’impression que votre vie dépend des autres.

Tu me crois si je te dis qu’en 2020 m’a vie a été bouleversée par le Cancer, au point que par instants lors de mes traitements j’ai eu l’impression que c’était fini.

Tu comprends pourquoi je n’aime pas me prendre la tête !

C’est arrivé alors que je pratiquais le sport de haut niveau tout me souriait jusqu’au jour où mon corps a été pris de crampes, vomissement, impossible d’effectuer quelque effort que ce soit .

A 15 ans vous pensez à tout sauf à cela, vous sentez une boule vous pensez à un simple kyste, et puis là tout s’enchaine à l’hôpital près de chez moi, biopsie et diagnostic .

On m’a annoncé cela de la pire des manières !! Avec trop de termes médicaux je n’ai rien compris à part le mot chimiothérapie.

Vous savez comment je l’ai intégré ? 

C’est simple, en arrivant à l’institut et en regardant par la fenêtre de ma chambre, là effectivement on ne peut pas louper le mot CANCER. 

C’est alors que j’ai posé la question à mon médecin : « Alors c’est ça, j’ai un cancer ? » 

« Oui, tu as un lymphome. »

Elle a alors pris le temps de m’expliquer avec des mots simples. Normal quoi !!  

8 mois de traitement intensif, je garde autant de bons que de mauvais moments mais ce n’est pas grave car c’est ce qui fait ce que je suis aujourd’hui.

J’ai toujours gardé la foi, je voulais croire que tout était possible et pourtant si vous saviez… Je n’étais que l’ombre de moi-même un demi moi, anorexie totale du fait de mon importante perte de poids lié aux traitements. La non-acceptation de la sonde gastrique n’a rien arrangé, c’est vrai, mais c’est comme ça, c’était mon choix.

C’était tellement frustrant de perdre toute autonomie alors que j’étais totalement l’inverse avant, tellement douloureux de voir que vous n’avez plus accès au monde autour de vous. 

Vous vous accrochez à l’amour, celui d’une mère qui vous lave car vous n’avez plus le choix, par instant votre corps ne répond plus à rien. On doit réapprendre la vie : à marcher, à manger, se laver seul…

Vous vous accrochez également à l’amour d’un père qui s’inquiète fortement en voyant les traitements lourds, les situations d’urgences, douloureuses, les transferts en réanimation , il me voyait mourir je pense.

Et puis les amis ceux qui restent, ceux qui t’acceptent telle que tu es avec ou sans cancer, ils t’apportent tellement de liens, de la normalité.

Personne ne devrait se sentir isolé parce qu’il est malade d’un cancer ou d’une autre maladie, et pourtant !

Avec le cancer je te dirais que tu apprends réellement à Survivre, les gens qui n’ont pas vécu cela ne comprendront jamais la différence entre vivre et survivre . Tu comprends pourquoi c’est important de croquer la vie à pleines dents.

Aujourd’hui je reste en lien avec l’équipe qui me suis, je suis en surveillance tous les 6 mois .

Tu comprends maintenant pourquoi j’ai envie de dire à la belle personne que je vois sur cette photo d’avoir plus confiance car elle est capable de beaucoup !