C’était le début du printemps. L’air était pur. Il y avait du renouveau dans l’air.

Mais nous, on devait revenir à l’hôpital pour une énième chimio….

Fanny est passée nous voir, pour nous dire qu’il y aurait un atelier… On n’a pas trop suivi… C’est toujours très difficile d’aller à l’hôpital et d’attendre le début d’une chimio. On sait, on va être mal…

Mais, oui, il y aura un atelier, demain. Fanny a dit : il faut emmener un habit de la maison que tu aimes bien ou plusieurs habits et on va les transformer. Il y aura des intervenants, des couturiers.

Le lendemain, après huit heures de chimio. Fanny vient nous appeler…

Nina est fatiguée, au fond du lit d’hôpital, elle se sent mal. Mais allez, elle se surpasse, elle se lève, on sort de la chambre… Et l’hôpital est transformé ! Ce n’est plus un hôpital. Tous les espaces sont occupés par des ateliers de coutures, par des tissus, par un magasin d’habits. Il y a du monde ! Des couturières, des spécialistes de mode !

Obligée de sortir du coma, appelée à la vie !

Nina choisit des motifs, accompagnée par une couturière, elle a une idée. Il reste encore la réalisation du design !

Comme une lumière au bout du tunnel. 

Plein de gens sont là, souriants, enthousiastes, bienveillants. 

Toute la matinée on travaille dur la création.  Puis c’est l’heure du déjeuner. 

Après midi, dans une autre salle transformée en «magasin» avec des jolis habits, on invite Nina à se choisir 2 ou 3 articles.

La vie continue et on peut essayer de l’embellir 

Et aussi prendre soin de soi. Être jolie. 

Avant en venant à l’hôpital on ne prenait que les habits les plus moches qu’on avait… À quoi bon, dans quel état serais-je ?

Puis le cathéter… 

Les couturières nous ont proposé des sous-vêtements à la taille de Nina, faits sur mesure.

Un soutif sur mesure, doux en coton et qui se ferme différemment….

Tout ça a beaucoup aidé Nina.

Quel élan de générosité, d’espoir !

Pendant toute cette journée on pensait complètement à autre chose que la maladie ! Et puis ces tissus, doux et de qualité, ces quelques nouveaux habits, la création en design, lui ont permis de se sentir belle, bien dans sa peau. 

Merci à toutes ces personnes qui viennent et qui donnent un souffle d’air frais, d’espoir, dans l’épreuve. Ça console. Et puis vraiment et surtout on se dit ça ira mieux ! Que ça va aller !

On est parti de l’hôpital contentes. On avait franchi une étape importante. On allait de l’avant.