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Laeticia

Laeticia © Emilie Munck Montuclard - Expo "Du paraître à l'être" par l'Association Elise Princesse Courageuse
Ecoutez le témoignage de Laeticia

J’ai fait des milliers de kilomètres pour me présenter à vous.

Derrière ce visage innocent et réservé se cache une enfant qui a dû s’adapter à un véritable bouleversement. J’aurais préféré continuer mes balades sur la plage avec mes amis à Papara tout près de Papeete mais la vie en a décidé autrement.

Je m’appelle Laeticia, j’ai 8 ans et je suis la fierté de mon papa et de ma maman qui malheureusement a dû rester à Tahiti.

Début 2022 nous avons quitté notre Polynésie Française en urgence avec mon papa car j’avais tellement perdu de poids et mal au ventre depuis plusieurs semaines qu’on suspectait quelque chose de grave.

Tu vois cette lumière, c’est un signe d’espérance : on se rapproche de la fin des traitements ! Rien n’a été simple mais on tient grâce à cette petite lumière, malgré

les doutes, la solitude parfois. Mais il y a aussi les autres familles, l’équipe, les infirmières, le médecin référent et le chirurgien qui nous écoutent avec attention et patience quand parfois les mots nous manquent. On se sent « être », « exister » au-delà de la maladie.

Elles me font rire mes infirmières ! Elles adorent les photos mais elles n’osent pas le dire alors elles m’invitent pour être avec elles ou peut-être pour avoir un souvenir de notre belle rencontre à l’hôpital. Ou vivre tout simplement autre chose que des piqûres ensemble !

Cela aide aussi, non ?

Ah oui, je ne vous ai pas dit, je suis en traitement pour mon cancer. Les adultes pensent que ce n’est pas possible qu’une enfant vive cela à son âge : des prises de sang, des chimiothérapies, des opérations lourdes et pour finir la radiothérapie… C’est vrai c’est dur, parfois il y a des larmes, et le lendemain on est heureux et on espère une bonne nouvelle. Cela nous fait grandir vite aussi, on s’affirme alors parfois comme les adultes; on refuse les soins ou de manger parce que tout simplement c’est dur.

Et puis on s’accroche aux petits mots des infirmières « Est-ce que tu vas bien ? Je vais te piquer à trois ! ». Elles m’expliquent alors cela me rassure.

Voyez-vous comme ces instants de partage avec vous me font oublier un temps que je n’existe qu’à travers la maladie ?